ORPHEA 33

Orphéa 33 est l’histoire d’une femme, qui est une mère et qui perd son enfant. L’entrée en matière est brutale ; mais c’est à partir de là que les portes vont pouvoir s’ouvrir. Car puisque le deuil est intolérable, cette Orphée moderne n’aura pas d’autre choix que de descendre dans lesmondes inférieurs afin de négocier la remontée de sa fille adorée. Par sept fois, la Mort – qui refuse d’être définie –se dérobera à elle jusqu’à ce que, acculée dans les coulisses d’un théâtre, elle rende les armes et entame un dialogue existentiel, grand-guignolesque, grinçant, sauvage, beau et dérisoire à la fois. Architecturé autour des images fortes qui peuplent l’inconscient collectif – la figure des Parques, du dieu Anubis, les Enfers, et même Chaplin et Marylin… – et de l’opéra de Gluck, ce récit se veut être un escalier vers nos profondeurs, vers nos peurs insolubles. Orphéa n’a pas d’autre choix que de se trouver là, à cet endroit exact qui l’enjoint au dépouillement et à la reddition de ce que l’on pourrait appeler la nuit de l’esprit. Son abandon est une initiation quasi alchimique ; car ne dit-on pas que pour faire jaillir la lumière, il faut avoir œuvré au noir ?